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Musée umile in tanta gloria. C’était une bonne figure pour faire de la modestie. On peut juger. Son buste et son portrait, fort ressemblants, sont dans la principale salle de son musée.

On dit, je pense, qu’on a construit ce musée pour les tableaux ; en ce cas pourquoi ne pas bâtir une tour ronde avec une lanterne au milieu ?

Au lieu de cela, ce sont de jolies salles fort bien éclairées par des fenêtres ouvertes près du plafond ; mais souvent les tableaux ont un jour double, souvent le vernis leur fait faire l’effet d’un miroir. Beaucoup sont placés trop haut, et enfin, au-dessus des tableaux, entre les fenêtres, on a peint de grands sphinx nigauds, de couleur trop brillante.

Les architectes de province, toujours ingénieux, n’ont pu se déterminer à placer là une teinte plate, gris sale. C’est cependant ce qu’il fallait sous peine d’éteindre les couleurs des tableaux.

Je me hâte de courir au fameux portrait d’un beau jeune homme à cheveux blonds par Raphaël. Hélas ! il me semble encore plus repeint qu’en 1831.

Ce jeune homme de vingt ans (notice 53) a l’air de savoir qu’il passe pour joli garçon, genre d’expression qui devait choquer profondément l’âme simple et