Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nade ; il y avait foire et, de plus, grandes manœuvres, à l’occasion du 1er mai. Soleil superbe et vent assez froid pour être désagréable ; je n’en ai pas moins passé là deux heures à voir manœuvrer, et, je le dis à regret, assez mal. Les officiers sont instruits, mais ces pauvres soldats sont mous, timides, ennemis du mouvement. Les soldats de cavalerie ont la tournure militaire et ont été très bien. Comment dire poliment le malheur qui m’est arrivé ? J’ai trouvé la population bien vêtue qui assistait à la parade, de petite taille, mesquine et enfin, pour trancher le mot, bien laide. Sans doute j’étais mal disposé.

Quelques jours plus tard, j’ai eu une sensation absolument opposée à Marseille.

Cette esplanade est fort agréablement placée sur une petite éminence, qui se termine par la citadelle que Louis… fit élever comme un fort détaché pour contenir la ville un peu sujette à la révolte. L’exemple des républiques d’Italie avait jeté de mauvaises idées dans le Midi, qui, d’ailleurs, ne fut jamais aussi abruti que le Nord.

Cette esplanade donc, située entre la ville et la citadelle, domine la campagne ; à ses deux extrémités, on a la vue d’une suite infinie de petites collines sèches, plus ou moins plantées d’oliviers.