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été le moyen de sortir ; mais mon imagination n’a rien trouvé.

Toutes les femmes placées près de moi étaient laides. Une fille horrible renversait sa chaise sur mes genoux pour se donner des grâces. Elle avait à ses côtés son amant qui l’adore. Les jeunes gens étaient de petite taille, mais fort bien ; ils ont plus de tournure qu’à Bordeaux.

Une seule ressource pendant ces deux heures mortelles a été ma lunette : j’ai regardé les Illustres et lu les inscriptions gravées sur du marbre noir au dessous des bustes. Les traits de ces gros bustes couleur chocolat, se ressemblent tous, comme le degré de célébrité dont ils jouissent dans le monde.

J’étais placé à côté des bustes de MM. Bunel, Ferrier, Duferrier, de Pins, Saint-Jory, Maran, Fieubet, Catel. L’inscription à la louange de ce dernier m’a semblé caractéristique :

« Ce fut sur son rapport et ses conclusions, adoptées unanimement par les juges, que le fameux athée Vanini fut condamné à périr dans les flammes, circonstance qui suffirait seule pour faire respecter la mémoire de cet illustre conseiller. »

Toulouse a produit deux hommes connus : le célèbre géomètre Fermat ; mais, quoiqu’il fût noble et conseiller au parle-