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1670. Les fenêtres et volets sont en rouge sang de bœuf tirant sur le noir.

Un singulier petit château qui fait l’angle de la place et contre lequel on passe en allant en Espagne, a des petites tours carrées, portées en encorbellement sur les angles à droite et à gauche. Cela est hardi.

Je trouve les bœufs, vaches, ânes et chevaux du pays basque bien petits, bien laids, bien faibles. On m’apprend que c’est là un des malheurs du pays. On me dit que M. le Maire de Saint-Jean est depuis treize ans à Paris, pour solliciter le paiement de ce que l’armée française a pris au pays en rentrant d’Espagne en 1823 et 24.

Si M. le Ministre de l’Intérieur n’avait pas à s’occuper d’élections, il pourrait songer à améliorer le bétail du pays basque. Envoyer des étalons et annoncer qu’en 1845 on percevra un impôt de cinq sous par tête de bétail non amélioré. Envoyer espèce de vache suisse ou de la race de Derby, après avoir demandé à M. Arago laquelle convient le mieux au pays basque.

Après Saint-Jean-de-Luz, belle maison de campagne sur la route à droite. Elle a une allée de platanes sur le bord de la route. Les collines, d’abord légères en sortant de Bayonne, prennent plus de caractère à mesure qu’on avance, sans cepen-