Page:Stendhal - Voyage dans le midi de la France, 1930.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.

s. Edwardus rex Anglie, à gauche, s. Georgius. Comme à l’ordinaire je ne cherche dans la Gallia christiana ou ailleurs, l’histoire d’une église, et je ne lis les descriptions dans les Annuaires qu’après l’avoir vue, le tout pour n’être point envasé par la sottise provinciale ou pédantesque. Saint-Sernin aurait-il été peint sous le règne des Anglais, comme les églises de Bordeaux ont été bâties ?

Le…[1] de l’autel fort léger est soutenu par six jolies petites colonnes corinthiennes qui ne choquent point ici.

Rien de triste dans cette charmante église (par là si peu digne de l’enfer) que le peu de largeur de la nef principale. Toujours mauvaise odeur.

En revenant de Saint-Sernin, bien fatigué par l’extrême attention donnée à tout dans une ville que je prétends connaître, que je juge en deux fois vingt-quatre heures, je remarque deux statues de saints, au col tordu, contre une façade singulière. Ces saints me rappellent le mot italien colle torto, qui veut dire hypocrite.

J’entre : salle carré long, avec petit élargissement grossier pour accompagner l’élévation de deux marches qui se trouvent devant l’autel. Cette église est fort ornée

  1. Un mot en blanc. N. D. L. E.