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d’une foule de petites boutiques. J’y achète trois réfutations protestantes du mandement de Monseigneur l’archevêque pour le Carême.

— Toulouse, 28 mars.

Je trouve en sortant une paysanne qui porte sur la tête un paon dans une corbeille ; sa magnifique queue dépasse la corbeille de trois pieds. Son cou magnifique et chatoyant se balance avec grâce ; l’aigrette de sa tête est admirable. Ce paon est environné de jeunes paons éclos depuis peu ; on va les vendre. Je reste ébahi ; cela est admirable de couleurs.

Cent pas plus loin je trouve un petit prêtre de dix ans en petit collet, chapeau tricorne et costume complet ; sa mère le mène par la main.

Cette nuit j’ai entendu sonner les quarts et demies des heures par de belles cloches, bene intuonate à l’italienne ; ce matin, j’ai été réveillé dans le ciel par toutes les cloches de la ville sonnant l’Angelus par des successions de belles notes placées à beaux intervalles, comme en Italie. C’est le plaisir qui m’a réveillé, car le bruit était bien petit.

J’entre au café et je bois un verre d’eau