Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/440

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ainsi tout ce que je viens de vous écrire doit être bien médiocre et bien incomplet ; par exemple, je me souviens seulement à cette heure que Mosca a un frère, qui, ainsi que lui, est un compositeur très-agréable.

J’aurais bien mieux aimé avoir à vous parler de la superbe copie, faite par M. le chevalier Bossi, de la Cène peinte à Milan par Léonard de Vinci ; des jolis tableaux esquissés par ce grand peintre et cet homme aimable pour le feu comte Battaglia, et relatifs au caractère des quatre grands poëtes italiens ; des fresques d’Appiani au palais royal ; de la villa bâtie par M. Melzi sur le lac de Como, etc. Tout cela m’irait mieux aujourd’hui que de vous parler du plus bel opéra moderne.

En musique, comme pour beaucoup d’autres choses, hélas ! je suis un homme d’un autre siècle.

Madame de Sévigné, fidèle à ses anciennes admirations, n’aimait que Corneille, et disait que Racine et le café passeraient. Je suis peut-être aussi injuste envers MM. Mayer, Paër, Farinelli, Mosca, Rossini[1], qui sont très-estimés en Italie. L’air

Ti rivedrô, mi rivedrai

  1. L’auteur est injuste envers Rossini. Rappelé à Paris, il n’avait entendu que deux fois de la musique de Rossini. (Note manuscrite de l’ex. Mirbeau.)