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ce que je connais de mieux en Italie. J’y ajouterai madame Sandrini que j’ai entendue avec plaisir à Dresde. Je ne vous dirai rien de nos théâtres de Vienne ; j’aurais

    Paisiello et Zingarelli ne sont pas de l’école actuelle : ce sont les derniers contemporains des Piccini et des Cimarosa.

    Valentin Fioravanti, si connu à Paris par ses Cantatrici villane, est de Rome, et jeune encore. On goûte beaucoup ses opéras buffas : le Pazzie a vicenda, qu’il donna en 1791, à Florence ; il Furbo, et il Fabro Parigino, joués à Turin en 1797, sont ses principaux ouvrages.

    Simone Mayer, né en Bavière, mais élevé en Italie, est peut-être le compositeur qu’on y estime le plus ; c’est en même temps celui dont je puis le moins parler : sa manière est précisément celle qui me semble nous mener le plus rapidement à la perte totale de la musique de théâtre. Ce compositeur habite Bergame, et les propositions les plus avantageuses n’ont jamais pu l’attirer ailleurs. Il travaille beaucoup. J’ai vu jouer vingt ouvrages de lui au moins. Il est connu à Paris par les Finte rivali, opéra buffa, joué par madame Correa. On y trouva quelques chants, mais pas toujours assez nobles, et un grand luxe d’accompagnements. Son Pazzo per la musica est joli ; Adelasia ed Aleramo, opéra seria, a eu un grand succès à Milan. Mayer nous a fait jouir des immenses progrès que la musique instrumentale a faits depuis le siècle des Pergolèse, et en même temps nous fait regretter les beaux chants de cette époque.

    Ferdinando Paër, sur le compte duquel j’ai le malheur de penser comme sur Mayer, est né à Parme en 1774. J’ai vu les gens les plus spirituels de Paris faire l’éloge de son esprit. Ce compositeur a déjà fait trente opéras. La Camilla et Sargines étaient joués en même temps, il y a deux ans, à Naples, à Turin, à Vienne, à Dresde et à Paris.

    Pavesi et Mosca, auteurs très-aimés en Italie, ont fait beaucoup d’opéras buffas. On y trouve des chants aimables, qui ne sont pas tout à fait étouffés par l’orchestre. Ces deux compositeurs sont jeunes.

    On entend avec plaisir les opéras de Farinelli, né près de Padoue, c’est un élève du conservatoire de’Turchini, à Naples : il a déjà composé huit ou dix opéras.