Page:Stendhal - Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1928, éd. Martineau.djvu/276

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans l’intérieur de la ville ; il la remercia et souhaita ne pas quitter sa retraite chérie.

Haydn fut enterré à Gumpendorf, comme un petit particulier qu’il était. On dit cependant que le prince Esterhazy a le projet de lui faire ériger un tombeau.

Quelques semaines après sa mort on exécuta en son honneur, dans l’église des Écossais, le Requiem de Mozart. Je me hasardai à venir en ville pour cette cérémonie. J’y vis quelques généraux et quelques administrateurs de l’armée française. Ils avaient l’air touchés de la perte que les arts venaient de faire. Je reconnus l’accent de ma patrie. Je parlai à plusieurs, entre autres à un homme aimable qui portait, ce jour-là, l’uniforme de l’Institut de France, que je trouvai fort élégant[1].

La mémoire de Haydn reçut un hommage de même nature à Breslau et au Conservatoire de Paris ; on chanta à Paris un hymne de la composition de Cherubini. Les paroles sont assez plates, à l’ordinaire ; mais la musique est digne du grand homme qu’elle célèbre.

Toute sa vie, Haydn avait été très religieux. On peut même dire, sans vouloir faire le prédicateur, que son talent fut

  1. Il s’agit de M. Denon avec lequel Beyle, comme il le raconte dans une note manuscrite de l’exemplaire Mirbeau, assista réellement à ce service. N. D. L. E.