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l’Aurore du palais Rospigliosi que la Communion de saint Jérôme.

J’ai souvent entendu dire, en Italie, qu’en musique une grande partie du beau consistait dans la nouveauté. Je ne parle pas du mécanisme de cet art. Le contre-point tient aux mathématiques ; un sot, avec de la patience, y devient un savant respectable. Dans ce genre, il y a non pas un beau, mais un régulier susceptible de démonstration. Quant à la partie du génie, à la mélodie, elle n’a pas de règles. Aucun art n’est aussi privé de préceptes pour produire le beau. Tant mieux pour lui et pour nous.

Le génie a marché, mais les pauvres critiques n’ont pu tenir note du chemin suivi par les premiers génies, et signifier aux grands hommes venus depuis qu’ils eussent à ne s’en pas écarter. Cimarosa, faisant exécuter, à Prague, son air

Pria che spunti in ciel l’aurora,

n’a pas entendu des pédants lui dire :

« Votre air est beau, parce que vous avez suivi telle règle établie par Pergolèse dans tel de ses airs ; mais il serait encore plus beau si vous vous étiez conformé à telle autre règle dont Galuppi ne s’écartait jamais. » Est-ce que les peintres con-