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La même idée précisément se trouve dans une aria buffa d’Anfossi, et y fait un très-bon effet, parce qu’elle est bien placée.

Il a écrit des fugues en tempo di sestupla qui, dès que le mouvement devient vif, sont absolument du style bouffon. Quand le pécheur repentant pleure ses fautes au pied de l’autel, souvent Haydn peint le charme de ces péchés trop séducteurs, au lieu d’exprimer le repentir du chrétien. Il emploie quelquefois les mouvements de ¾ et de ⅜, qui rappellent facilement à l’auditeur la valse et la contredanse.

C’est choquer les principes physiques du chant. Cabanis vous dira que la joie accélère le mouvement du sang, et veut le temps presto ; la tristesse abat, ralentit le cours des humeurs, et nous porte au tempo largo ; le contentement veut le mode majeur ; la mélancolie s’exprime par le mode mineur : cette dernière vérité est le fondement des styles de Cimarosa et de Mozart.

Haydn s’excusait de ces erreurs, que sa raison reconnaissait bien pour telles, en disant que quand il pensait à Dieu il ne pouvait se le figurer que comme un être infiniment grand et infiniment bon. Il ajoutait que cette dernière des qualités divines le remplissait tellement de con-