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Cimarosa :

Da che il caso è disperato.

Matrimonio.

Paisiello :

Quelli là.

La Molinara.

Mais qu’écriraient M…, et M…, et M… ?

En effet, un beau chant n’a pas besoin d’ornements ni d’accessoires pour donner du plaisir. Voulez-vous voir si un chant est beau, dépouillez-le de ses accompagnements. On peut dire d’une belle mélodie ce qu’Aristenette disait de son amie :

Induitur, formosa est ; exuitur, ipsa forma est.
Vêtue, elle est belle ; nue, c’est la beauté elle-même.

Quant à la musique de Gluck, que vous me citez, César dit à un poëte qui lui récitait des vers : « Tu chantes trop pour un homme qui lit, et tu lis trop pour un homme qui chante. » Quelquefois cependant Gluck a su parler au cœur, ou avec des chants délicats et tendres, comme dans les gémissements des nymphes de Thessalie sur la tombe d’Admète[1], ou par des notes fortes

  1. M. Daniel Muller signale dans l’édition Champion la légère erreur de Stendhal : Admète ne meurt pas, dans Alceste. N. D. L. E.