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homme ; et quoique son habit d’uniforme fût couvert de plaques, ce n’était qu’un artiste.

Chez nous, l’homme qui va à un rendez-vous, ou qui va voir si le décret qui le nomme à une place importante est signé, a assez d’attention de reste pour être jaloux d’un cabriolet à la mode.

La nature a fait le Français vain et vif plutôt que gai. La France produit les meilleurs grenadiers du monde pour prendre des redoutes à la baïonnette, et les gens les plus amusants. L’Italie n’a point de Collé, et n’a rien qui approche de la délicieuse gaieté de la vérité dans le vin.

Son peuple est passionné, mélancolique, tendre : elle produit des Raphaël, des Pergolèse, et des comte Ugolin[1].

  1. Le comte Ugolin, du Dante.

    La bocca solevo dal fiero pasto,
    Quel peccator, etc.

    Voir l’abondance des caractères de cette espèce dans l’excellente Histoire des républiques d’Italie, par Sismondi *.

    * L’excellente histoire de Toscane de L. Pignotti, bonhomme qui conte avec simplicité. (Note manuscrite de l’exemplaire Mirbeau.)