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ROME, NAPLES ET FLORENCE

moment. Si j’étais méchant, je citerais la découverte de la base de la fameuse colonne de Phocas, à Rome, attribuée à un fort haut personnage, et qui remonte à 1811 et aux travaux ordonnés par l’intendant de la couronne à Rome. Mais laissons en paix les vanités.

À propos de vases étrusques ou ainsi nommés, j’ai vu à Naples, aux Studj, la collection de madame Murat. Dès qu’un vase est bien dessiné, c’est une contrefaçon moderne. — Mensonges ordinaires des journaux ! Il y a deux ans qu’on a assigné mille ducats pour les armoires destinées à recevoir ces vases. Le conservateur n’a encore pu en accrocher que six cents ; mais Taddei met des zéros à tout cela. Et pourquoi un Taddei ne mentirait-il pas ? J’ai bien eu tort de ne pas parler de la statue drapée d’Aristide aux Studj : mais la curiosité fait qu’on s’épuise en sensations ; quand on rentre, on est mort.

Cet Aristide, vraiment admirable, est dans le style non idéal, comme le buste de Vitellius à Gênes. Il a un peu de ventre, il est drapé. D’ailleurs ce pauvre honnête homme a été tellement calciné par la lave d’Herculanum, qu’il est presque en chaux ; un rien peut l’anéantir. Il est sur une plinthe. Les Anglais, après dîner, prennent leur élan et sautent sur la