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les pieds et les mains. Là se trouvait, non-seulement l’élite de la nation, mais, ce qui doit être plus considérable pour un pair d’Angleterre, tout ce qu’il y avait de plus noble parmi les grands seigneurs de la cour. Après qu’on eut passé la revue de ces illustres victimes, on les distribua sur les vaisseaux de la flotte. Enfin, le roi Ferdinand III arriva de Sicile sur une frégate anglaise, et s’empressa de déclarer, par un édit, que jamais son intention n’avait pu être de capituler avec des rebelles. Par un second édit, les biens desdits rebelles furent confisqués. Le commodore Foote, l’honneur de sa nation et de l’humanité, voyant ainsi exécuter un acte qu’il avait revêtu de sa signature, donna sa démission (conduite non imitée à Gênes).

« Les patriotes adressèrent à lord Nelson un placet écrit en français et rempli de fautes d’orthographe : ils réclamaient l’exécution de la capitulation. Lord Nelson leur renvoya le placet avec ces mots écrits de sa main au bas de la dernière page :

« I have shown your paper to your gracious king who must be the best and only juge of the merits and demerits of his subjects.

« Nelson. »

« J’ai montré votre placet à votre