Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, II, 1927, éd. Martineau.djvu/218

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Procida, à six lieues de Naples, ils inquiétaient la côte par des débarquements. Les patriotes faits prisonniers étaient envoyés à Procida et condamnés à mort par un tribunal dont la cour de Naples avait donné la présidence à l’affreux Spéciale. Les troupes françaises, en fort petit nombre, entreprirent quelques excursions assez imprudentes, et toutefois dissipèrent et fusillèrent tous les partisans du cardinal Ruffo qu’on put rencontrer. Le régime républicain n’existait réellement que dans les murs de Naples et dans quelques provinces plus ou moins protégées par cette capitale. Mais l’enthousiasme était à son comble parmi tout ce qui savait lire. Les Français firent détruire les armes qui auraient pu servir à leurs amis les républicains, et leur défendirent de lever des troupes. Bientôt arriva la fatale nouvelle des victoires de Suwaroff en Lombardie ; et l’armée française, sous les ordres du général Macdonald, donnant, suivant l’usage, de faux prétextes à son mouvement, se rendit à Caserte, abandonnant Naples et la nouvelle république. L’humanité eût fait une loi aux Français d’avertir quelques heures d’avance les patriotes napolitains et de leur donner les moyens de se sauver. Loin de là, les patriotes envoyèrent une députation au citoyen