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(achetés avec empressement), et bientôt une armée napolitaine forte de quatre-vingt mille hommes se trouva sur les frontières de la république romaine, occupée alors par quinze mille Français ; mais le roi ne voulait attaquer qu’après l’Autriche. Un courrier supposé arriva de Vienne avec la nouvelle de l’attaque. On découvrit, peu après, que ce courrier était Français de naissance, et l’on fit massacrer ce témoin dangereux sous les yeux mêmes du roi, qui, rempli de terreur à la vue des menées jacobines, envoya l’ordre d’attaquer. Son armée s’empara de Rome ; mais cette armée fut mise en déroute, et, le 24 décembre 1798, Ferdinand s’embarqua pour la Sicile, laissant à Naples l’ordre de détruire les blés, les vaisseaux, les canons, la poudre, etc., etc. La peur de la cour était prématurée : le général Mack capitula avec le général Championnet, et conserva Naples. Mais bientôt cette ville s’insurge ; les lazzaroni massacrent et brûlent le duc de Torre et son frère, le savant don Clément Filo-Marino. Les patriotes effrayés appellent Championnet, qui répond qu’il marchera quand il verra l’étendard tricolore flotter sur le fort Saint-Elme. Les patriotes, ayant M. de Montemiletto à leur tête, s’emparent du fort Saint-Elme par stratagème, et, le 21 janvier 1799, le