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sous ce beau ciel, n’était que le théâtre du sacrifice. Au lieu de s’agenouiller, de se prosterner et de se frapper la poitrine, on exécutait des danses sacrées. Et que les hommes aient été………

 

L’amour du nouveau est le premier besoin de l’imagination de l’homme. Je trouve chez M. Bianchi les deux hommes les plus forts du royaume, le général Filangieri et le conseiller d’État Cuoco.

17 mars. — Je dépêcherai en bien peu de paroles ce que j’ai à dire de la musique entendue à Saint-Charles. Je venais à Naples transporté d’espérance ; ce qui m’a fait encore le plus de plaisir, c’est la musique de Capoue.

J’ai débuté à Saint-Charles par l’Otello de Rossini. Rien de plus froid[1]. Il fallait bien du savoir-faire à l’auteur du libretto pour rendre insipide à ce point la tragédie la plus passionnée de tous les théâtres. Rossini l’a très-bien secondé : l’ouverture est d’une fraîcheur étonnante, délicieuse,

  1. Pour me punir d’avoir ainsi pensé en 1817, je laisse ce mot. J’étais entraîné à mon insu par mon indignation contre le marquis Borio, auteur de l’exécrable libretto qui fait d’Otello un Barbe-Bleue. Dans la peinture des sentiments tendres, Rossini, maintenant éteint, est resté à mille lieues de Mozart et de Cimarosa ; en revanche, il a inventé une rapidité et un brillant inconnus à ces grands hommes.