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je regarde saint François d’Assise comme un très-grand homme. C’est peut-être en vertu de ce raisonnement, formé à mon insu, que je me trouve un certain penchant pour les églises cathédrales et les cérémonies antiques de l’Église ; mais il me les faut vraiment antiques : dès qu’il y a du saint Dominique et de l’inquisition, je vois le massacre des Albigeois, les rigueurs salutaires de la Saint-Barthélemy, et, par une transition naturelle, les assassinats de Nîmes, en 1815. J’avoue que toute mon aristocratie m’abandonne à la vue hideuse de Trestaillons et de Trufémi.

Nous avons trouvé une vallée charmante en sortant d’Albano, tout de suite après le tombeau des Horace et des Curiace. C’est le premier joli paysage depuis Bologne et notre chère Lombardie. Position singulière du palais Chigi ; beaux arbres vue de la mer ; paysage sublime : architecture italo-grecque.

7 février. — À Terracine, dans cette auberge magnifique bâtie par ce Pie VI qui savait régner, l’on nous propose de souper avec les voyageurs arrivant de Naples. Je distingue, parmi sept à huit personnes, un très-bel homme blond, un peu chauve, de vingt-cinq à vingt-six ans. Je lui demande des nouvelles de