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Je l’ai relu dix fois. Ce soir, lorsque j’ai parlé de ma découverte, tout le monde m’a ri au nez. « Quoi ! m’a-t-on dit, vous ne connaissiez pas le sonnet de Monti sur la mort ? » J’ajoute à part moi : Jamais un voyageur ne doit se figurer qu’il connaît à fond la littérature d’un pays voisin.

LA MORTE
Sonetto

Morte, che sei tu mai ? Primo dei danni
L’alma vile e la rea ti crede e teme ;
E vendetta del ciel scendi ai tiranni,
Che il vigile tuo braccio incalza e preme.

Ma l’infelice, a cui de’lunghi affanni
Grave è l’incarco, e morta in cor la speme
Quel ferro implora troncator degli anni,
E ride all’ appressar dell’ ore estreme.

Fra la polve di Marte, e le vicende
Ti sfida il forte che ne’ rischi indura ;
E il saggio senza impallidir ti attende.

Morte, che se’ tu dunque ? Un ombra oscura,
Un bene, un male, che diversa prende
Dagli affetti dell uom forma e natura[1].

  1. LA MORT
    Sonnet

    Ô Mort ! qu’es-tu ? Pour l’âme basse et la coupable, le premier des maux. Aux tyrans cruels tu parais une vengeance du ciel qui les presse et les accable.

    Mais le malheureux fatigué du poids de longues infortunes, et qui depuis longtemps a vu tout espoir s’éteindre dans