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poser de la gouverner gratis. On fait le plus grand éloge de sa femme princesse de Saxe, et de la sœur de sa femme, qui a épousé le prince royal (régnant en 1826). S’il n’y avait pas d’intrigues et de prêtisme dans les petites villes de Toscane, on y vivrait fort heureux ; car le peuple nomme lui-même ses maires et officiers municipaux (anziani). Mais tout cela est nominal, comme l’invitation que l’empereur Léopold fit au sénat de Milan (1790) de délibérer sur les choses utiles au pays. Ces bourdes-là sont prises au sérieux par les Roscoë et autres grands historiens anglais.

La maréchale de Rochefort disait au célèbre Duclos : « Pour vous, je ne suis pas en peine de votre paradis : du pain, du fromage et la première venue, et vous voilà heureux. » Le lecteur voudrait-il d’un tel bonheur ? n’aime-t-il pas mieux le malheur passionné et déraisonnable de Rousseau ou de lord Byron[1] ?

On m’a présenté, à la Certosa, le registre de papier jaune, épais comme du carton, sur lequel la plupart des voyageurs inscrivent une niaiserie. Quel n’a pas été mon étonnement de trouver en si mauvaise compagnie un sonnet sublime sur la mort !

  1. Lord Byron, le Rousseau des Anglais, était tour à tour dandy, fou et grand poète. (Voir sa visite au père Paul d’Ivrée, franciscain d’Athènes : la Grèce en 1825, par H. Lauvergne.)