Page:Stendhal - Rome, Naples et Florence, I, 1927, éd. Martineau.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les passages étroits qui, de quelques côtés, environnent la masse énorme du dôme. Moment ravissant.

C’est à Napoléon que l’on doit la façade demi-gothique et toutes les aiguilles (guglie) du côté du midi, vers le Palazzo Regio (1805-1810). La colonne, découpée à jour et formée d’un filigrane de marbre blanc, que l’on aperçoit de plusieurs lieues et qui porte la statue colossale de la Madone, fut élevée sous Marie-Thérèse.

Jean Galeas Visconti, celui qui, après avoir vaincu et pris son oncle Barnabò, le fit empoisonner dans le château si pittoresque de Trezzo, fonda la cathédrale de Milan (il Duomo), en 1386, peut-être pour apaiser la Vierge. Il commença aussi cette bonbonnière de marbre sans dignité, appelée la Chartreuse de Pavie.

On doit à M. Franchetti, ancien auditeur au conseil d’État, un bel ouvrage sur le Dôme de Milan. M. Litta, qui, sous le titre suranné d’Histoire des Familles illustres d’Italie, publie des gravures fort soignées, et un texte explicatif exempt de mensonges, a donné un beau trait du tombeau de Jean-Jacques de Médicis, dessiné par Michel-Ange, et placé dans le Dôme. Les artistes du quatorzième siècle pratiquèrent sur les piliers extérieurs de cette énorme masse gothique plus de deux mille