erlin, 2 septembre 1816. — J’ouvre
la lettre qui m’accorde un congé
de quatre mois. — Transports de
joie, battements de cœur. Que je suis
encore fou à vingt-six ans ! Je verrai donc
cette belle Italie ! Mais je me cache soigneusement
du ministre : les eunuques
sont en colère permanente contre les
libertins. Je m’attends même à deux
mois de froid à mon retour. Mais ce
voyage me fait trop de plaisir ;
et qui sait si le monde durera trois semaines ?
lm, 12 septembre. — Rien pour le
cœur. Le vent du nord m’empêche
d’avoir du plaisir. La forêt Noire,
fort bien nommée, est triste et imposante.
La sombre verdure de ses sapins fait un
beau contraste avec la blancheur éblouissante
de la neige. Mais la campagne de
Moscou m’a blasé sur les plaisirs de la
neige.