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les plus intéressantes. On m’a appelé pour déchiffrer ces passages illisibles. J’ai eu le plaisir de me trouver dans le sancta sanctorum, dans un petit comité de huit femmes italiennes avec un seul mari, et sans amant. La curiosité étant à son comble, je me suis laissé séduire, et j’ai raconté deux anecdotes tellement secrètes, tellement dangereuses, que je ne puis les avoir chez moi écrites. Le troisième jour de cette petite comédie, où je faisais le coquin avec un plaisir infini, madame Ottofredi m’a dit : Il faut que je vous montre une lettre que j’ai reçue des environs de Naples. Voici la traduction abrégée de cette lettre :

Lucera, 12 mai 1816.
« Très-chère cousine et marquise très-aimable,

« Voici une histoire qui partira, Dieu sait quand, par occasion. Je suis encore tout ému de la passion de l’acteur principal, et moi-même debolmente, j’ai été un peu acteur. Ce matin, à trois heures et demie, comme je rentrais heureusement tout seul à la petite pointe du jour, j’ai été à même de rendre un service capital à don Niccola S***, dont vous avez ouï parler. C’est le jeune baron le plus remarquable