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AVERTISSEMENT




Ni M. Auger ni moi ne sommes connus ; tant pis pour ce pamphlet. Ensuite, il y a déjà neuf ou dix mois que M. Auger a fait contre le romantisme la sortie emphatique et assez vide de sens à laquelle je réponds. M. Auger parlait au nom de l’Académie française ; quand j’eus terminé ma réplique, le 2 mai dernier, j’éprouvai une sorte de pudeur à malmener un corps autrefois si considéré et dont Racine et Fénelon ont été membres.

Nous avons au fond du cœur un singulier sentiment en France, et dont je ne soupçonnais pas l’existence, aveuglé que j’étais par les théories politiques de l’Amérique. Un homme qui veut une place met une calomnie dans les journaux ; vous la réfutez par un modeste exposé des faits : il jure de nouveau que sa calomnie est la vérité, et signe hardiment sa lettre ; car, en fait de délicatesse et de fleur de réputation, qu’a-t-il à