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RACINE ET SHAKSPEARE

une commission composée d’un commissaire piémontais, un milanais, un vénitien, un bolonais, un gênois, un romain, un florentin, un napolitain, un sicilien. Que chacun de ces neuf commissaires reçoive de son gouvernement un appointement de six mille francs par an. Leur travail devra durer cinq années. Chacun d’eux sera accompagné d’un secrétaire. Ce secrétaire devra savoir parfaitement, outre le latin, langue mère de la nôtre, une langue moderne, l’allemand, l’anglais, le français, l’espagnol. Ce secrétaire, également choisi par le gouvernement, recevra quatre mille francs par an.

Il faut que les neuf commissaires se réunissent dans une ville qui n’appartienne s’il est possible, à aucun des deux partis, qui, en fait de langue, se divisent l’Italie. La ville choisie pour leur réunion devra avoir de bonnes bibliothèques et se trouver dans une position centrale. Bologne semble assez convenable.

Aussitôt qu’ils seront réunis, les neuf commissaires ainsi que les neuf secrétaires qui auront voix délibérative nommeront un président du comité et un secrétaire. Ces deux fonctionnaires seront renouvelés tous les deux mois. Cinq fois par semaine il y aura une séance de deux heures pour discuter les difficultés de la langue. On dressera de chaque séance un procès-verbal. Tout se décidera à la pluralité des suffrages. La moitié des appointements de chacun des 18 membres de la commission sera convertie en droit de présence. Ce droit de présence