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2 PROMENADES DANS ROME

ville éternelle. Il a commencé à écrire ses notes en 1817, et les a corrigées à chaque nouveau voyage.

L’auteur entra dans Rome, pour la première fois, en 1802. Trois ans auparavant elle était république. Cette idée troublait encore toutes les têtes, et valut à notre petite société l’escorte de deux observateurs qui ne nous quittèrent pas durant tout notre séjour. Quand nous allions hors de Rome, par exemple à la villa Madama ou à Saint-Paul hors des murs, nous leur faisions donner un bocal de vin, et ils nous souriaient. Ils vinrent nous baiser la main le jour de notre départ.

M’accusera-t-on d’égotisme pour avoir rapporté cette petite circonstance ? Tournée en style académique ou en style grave, elle aurait occupé toute une page. Voilà l’excuse de l’auteur pour le ton tranchant et pour l’égotisme.

Il revit Rome en 1811 : il n’y avait plus de prêtres dans les rues, et le Code civil y régnait ; ce n’était plus Rome. En 1816, 1817 et 1823, l’aimable cardinal Consalvi cherchait à plaire à tout le monde, et même aux étrangers. Tout était changé en 1828. Le Romain qui s’arrêtait pour boire à une taverne était obligé de boire debout, sous peine de recevoir des coups de bâton sur un cavalletto.