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LES FEMMES SAVANTES

estimée des hommes, donc un moyen de les rendre amoureux est de se faire savante. »

Peindre une femme voulant plaire à son amant à force de savoir pédantesque. Elle n’est pas mal, cet homme l’aimait, mais à force de l’accabler de pédanterie, elle parvient à le dégoûter. Ce personnage, dont je ne vois pas dans ce moment toutes les modifications possibles, parce que je pense à Gina et au départ, me semble, en gros, pouvoir être bien comique. Ce qui contribue beaucoup à rendre ennuyeuses les femmes savantes de Molière, c’est qu’elles sont bien froides n’ayant pas du tout d’amour. Si cette passion trouve le moyen de se glisser même avec la dévotion sincère, à combien plus forte raison ne se mettra-t-elle pas avec la science.

Placer dans la société des femmes savantes, le goujon que ces sortes de filets prennent naturellement, un très jeune poète provincial, très enthousiaste.

Ce caractère n’est pas rare à Paris. Piron arrivant de Dijon ou Malfilâtre ou Crébillon. J’ai un exemple dans ce fou de Dalban.

On pourrait mettre aussi dans cette comédie quelques rognures de celle des journalistes, comme les femmes savantes faisant faire un article à leur guise, dictant