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LES FEMMES SAVANTES


BÉLISE

Je vois où doucement veut aller la demande,
Et je sais sous ce nom ce qu’il faut que j’entende.
La figure est adroite ;


On pourrait donner un vernis de ridicule à ces femmes en leur faisant employer ad hoc les termes de rhétorique, comme Tartuffe emploie ceux de religion.

Il y a dans cet acte bien peu d’action[1] ; elle ne commence qu’à la scène dernière, à la démarche que Clitandre fait auprès de Bélise. Cela est savant, l’auteur est profondément raisonnable, mais aujourd’hui on exigerait, et je crois avec raison, plus de vivacité, plus de cette qualité qui brille dans le Barbier de Séville. Les amants sont froids.

Pour expliquer Bélise jeune et non pas vieille comme on la montre au Théâtre-Français, elle a trente-deux ans, il faut supposer qu’elle a le tempérament de Mme la Clle Dulauloy ou de Mme Lanfant qui parle de Zizette avec une horreur véritable. Ce point-ci a été très bien vérifié.

  1. On marche vers le dénoûment, marche vers le bonheur désiré par les principaux personnages.

    Je me sens appétit, voilà l’exposition. Je mets une cravate pour aller dîner, commencement de l’action.