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LE RIRE

encore de notre mérite personnel comparé aux défauts des autres, ou avec ceux que nous pouvons avoir eu nous-mêmes autrefois ; car nous rions aussi de nos propres pensées, quand elles se présentent tout-à-coup à notre esprit ; excepté lorsqu’elles sont accompagnées actuellement de quelque idée déshonorante[1]. »

Voilà la lumière qui sortie d’un petit in-12 de la Bibliothèque nationale m’éclaira soudainement vers l’an 1803.

  1. En termes à peu près idendiques Beyle avait déjà écrit un peu plus haut sur le même tome du Molière de 1812 :
    « Hobbes, Discours sur la nature humaine, dit :

    » La passion qui excite à rire n’est autre chose qu’une vaine gloire fondée sur la conception subite de quelque excellence qui se trouve en nous par opposition à l’infirmité des autres, ou à celle que nous avons eue autrefois car on rit de ses folies passées, lorsqu’elles viennent tout d’un coup dans l’esprit, à moins qu’il n’y ait du déshonneur attaché. » Le Spectateur, t. I, Discours XXXV. »