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LA COMÉDIE

23 mars 17[1] : Il n’y a plus d’acteurs depuis qu’il n’y a plus de sifflets.
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Lisant Gozzi le 20 février 1818 :

« Les comédiennes italiennes vivant avec de la canaille ou des amoureux qu’elles trompent ont une manière de parler ampoulée et affectée même dans leur chambre. Il est impossible qu’elles s’en corrigent au théâtre. Dans la vie l’affecté réussit dix fois contre le naturel une, car l’affecté est modelé sur le goût de la majorité des hommes. Il déplaît à l’âme sublime, au grand artiste, etc. Mais les âmes tendres et sublimes sont accoutumées aux mécomptes. Ces gens-là ont trop de plaisir dans le fond de leur cœur pour aller faire du tapage au théâtre. Donc il est impossible de trouver une actrice en Italie qui ait du naturel. Pour le naturel il faut une capitale qui ait au moins dix millions de sujets. »

  1. Ces deux dernières notes sont extraites des manuscrits R. 5896, tome 2. N. D. L. É.