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CYMBELINE[1]




Nous venons Cr[ozet] et moi de lire Cymbeline : nous avons eu en beaucoup d’endroits un plaisir pur, tendre et avoué par la raison. Il y a plusieurs parties, petits discours d’un personnage qui nous semblent les fruits du plus grand génie dramatique que nous connaissions, telle est « infidèle à sa couche », toute la scène où se trouvent ces paroles d’Imogène nous paraît exquise pour la pureté, la simplicité et la vérité. Si on y ajoute le charme de la position de cette pauvre Imogène abandonnée sans appui, sans autre espérance que celle de Posthumus fidèle, espérance qui est détruite en ce même moment, on trouvera qu’il est difficile de faire une scène plus touchante.

Il y a très peu de détails dans la pièce qui ne nous paraissent vrais, chaque scène

  1. 31 mars 1811.

    Ces notes sur Cymbeline sont extraites des manuscrits de Grenoble R. 5896, tome 7. Nous les retrouvons en note du chapitre CI de l’Histoire de la Peinture en Italie. N. D. L. É.