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SHAKSPEARE

tête, telle qu’il la fallait à un peuple grossier. L’éloquence est une fausseté de passion. Non, si vous supposez que le personnage ait ce talent naturel. Belles images de Shakspeare, grandes et gracieuses : celle de la guerre dans le premier monologue de Richard III.

[Cette] observation me conduit à cette demande : jusqu’à quel point faut-il fatiguer la tête du spectateur qu’on veut émouvoir le plus possible ? Il me semble que Shakspeare ne fatigue pas du tout la mienne, tandis qu’Alfieri la fatigue beaucoup.