Page:Stendhal - Molière, Shakspeare, la Comédie et le Rire, 1930, éd. Martineau.djvu/112

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
GEORGE DANDIN

une famille noble. On sent le ridicule de M. et Mme de Sotenville. On rit des impatiences retenues de G. Dandin ; est-ce que le spectateur se dit : « Je n’aurais pas eu la bêtise moi d’épouser une fille noble ? »


GEORGE DANDIN

J’enrage ! Comment ! ma femme n’est pas femme ?


Je ne comprends pas le grand comique que l’on trouve à ce trait.


GEORGE DANDIN

Oui, voilà qui est bien, mes enfants seront gentilshommes ; mais je serai cocu, moi, si l’on n’y met ordre.


Style frappant.



Scène V

MONSIEUR DE SOTENVILLE, CLITANDRE, GEORGE DANDIN
MONSIEUR DE SOTENVILLE

Mon nom est connu à la cour et j’eus l’honneur, dans ma jeunesse, de me signaler des premiers à l’arrière-ban de Nancy.


Cela était du bien bon comique pour les courtisans de Louis XIV. Outre l’avantage