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petit salon. Il poussa les attentions jusqu’à regarder sous les lits[1].

— Cet homme n’est point sot au fond, dit Coffe à Leuwen quand le préfet les eut enfin laissés : voyez !

Et il indiquait une table sur laquelle un poulet froid, du rôti de lièvre, du vin et des fruits étaient disposés avec propreté. Et il se mit à resouper de fort bon appétit.

Les deux voyageurs ne se séparèrent qu’à cinq heures du matin.

« Leuwen a l’air de ne plus songer à l’accident de Blois », se disait Coffe. En effet, Leuwen, comme il convient à un bon employé, était tout occupé de l’élection de M. Blondeau, et avant de se mettre au lit relut le bordereau des votes qu’il s’était fait remettre par M. de Riquebourg.

À dix heures sonnantes, M. de Riquebourg entra dans la chambre de Leuwen, suivi de la fidèle Marion, qui portait un cabaret avec du café au lait, et Marion était elle-même suivie d’un petit jockey qui portait un autre cabaret avec du thé, du beurre et une bouilloire.

— L’eau est bien chaude, dit le préfet. Jacques va vous faire du feu. Ne vous pressez nullement. Prenez du thé ou du café. Le déjeuner à la fourchette est indi-

  1. Fait à moi à Birmingham