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Crapart avait parcourus, et dit enfin :

— Voici le rapport n° 5 du mois de…

— Laissez-nous, lui dit Crapart avec la dernière malhonnêteté. Voici votre affaire, dit-il à Lucien d’un air tranquille.

Il se mit à lire à demi bas :

« Hé… Hé… Hé… Ah ! voici. » Et il dit, en pesant sur les mots :

« La conduite du général Fari a été ferme, modérée, il a parlé aux jeunes gens d’une façon persuasive. Sa réputation d’honnête homme a beaucoup fait. »

— Voyez-vous cela ? dit Crapart. Eh bien ! mon cher, biffé ! biffé ! Et, de la main de Son Excellence :

« Tout serait allé mieux encore, mais, chose déplorable ! le général Fari a fait de la propagande tout le temps qu’il a été à *** et n’a parlé que des Trois Journées. »

— Cela vu, mon cher collègue, je ne puis rien faire pour la rentrée de vos dix mille francs. La phrase que vous venez de lire a été portée ce matin au ministère de la Guerre. Gare la bombe ! dit Crapart avec un gros rire commun.

Lucien lui fit mille remerciements et alla au ministère de la Guerre, au bureau de la police militaire.

— Le ministre de l’Intérieur m’envoie