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« Ce sont là nos actions d’éclat », dit-il à Leuwen.

Enfin à sept heures et demie, le courrier galopa, portant à M. le comte de Vaize le bordereau de l’élection et trente pages de détails explicatifs. Dans une lettre à part, Leuwen donnait au ministre le narré exact de sa dispute avec le préfet. Leuwen rapportait le dialogue avec la dernière exactitude et comme s’il eût été écrit par un sténographe.

À neuf heures, le général revint chez Leuwen, lui apportant de nouveaux rapports reçus du canton de Risset. Il l’avertit ensuite que dès six heures le préfet avait fait partir un courrier pour Paris, lequel avait par conséquent une avance d’une heure et demie sur celui de Leuwen. Le général fit entendre que probablement le dernier courrier ne désirait pas bien vivement atteindre son camarade.

— Vous conviendrait-il, général, de m’accompagner demain matin chez les cinquante citoyens les plus recommandables de la ville ? Cette démarche peut être tournée en ridicule, mais si elle nous fait gagner seulement deux voix, c’est un succès.

— C’est avec beaucoup de plaisir que je vous accompagnerai partout, monsieur ; mais le préfet…