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naître la partie noble et intellectuelle de l’amour. C’est ce qu’il se donna le plaisir d’expliquer fort au long à la duchesse ; il était bien las de sa vie solitaire et désirait passionnément alors retrouver les charmantes soirées qu’il passait entre le comte et sa tante. Il n’avait pas revu depuis eux les douceurs de la bonne compagnie.


« Je me suis tant ennuyé à propos de l’amour que je voulais me donner et de la Fausta, écrivait-il à la duchesse, que maintenant son caprice me fût-il encore favorable, je ne ferais pas vingt lieues pour aller la sommer de sa parole ; ainsi ne crains pas, comme tu me le dis, que j’aille jusqu’à Paris, où je vois qu’elle débute avec un succès fou. Je ferais toutes les lieues possibles pour passer la soirée avec toi et avec ce comte si bon pour ses amis. »