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journal de stendhal

di Longchamp, io venni alle quattro précise ; ella stava a vestirsi e l’ingresso alla camera mi venne vietato ; quando fu finito la trovai allegrissima, coi vivi colori somministrati qualche volte dalla presenza dell’ oggetto amato. Ella aveva una piccola roba bianca, brève e stretta, che lasciava scernere le piante. Ella mi parlỏ con quel brio, quella allegrezza* qu’on a pour ce qu’on aime et qui manquent lors de l’époque suivante[1]. Je ne dis pas qu’on ne puisse expliquer cela autrement, mais j’écris la façon qui me semble la plus naturelle. Je me plaisais trop à ce que je voyais pour avoir le temps d’avoir de l’esprit. J’aurais dû me borner à quelques exclamations senties, au lieu de cela je dis quelques phrases assez insignifiantes. Peut-être lui parus-je froid. Elle a si peu de romanesque dans la tête que je le penserais presque, si les femmes n’avaient pas un tact inné pour tout ce qui tient, de près ou de loin, à la grande affaire de leur vie[2], et dans ce genre elles ont beaucoup plus d’esprit que pour tout le reste des choses (indifférentes). Sa robe blanche et fraîche dessinait parfaitement toutes ses formes, je remarquai plusieurs fautes de dessin. Sans ce diable de respect qui nous sépare, nous ferions bien notre affaire mutuellement. Elle n’a ni l’âge, ni la beauté, ni les mœurs nécessaires pour avoir un jeune homme brillant de

  1. Moment le plus intense of the period called passion*.
  2. Remarque confirmée par Bezenval.