Page:Stendhal - De l’amour, II, 1927, éd. Martineau.djvu/231

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En lisant attentivement Plutarque, je crois m’apercevoir qu’on était plus heureux en Sicile, du temps de Dion, quoiqu’on n’eût ni imprimerie, ni punch à la glace, que nous ne savons l’être aujourd’hui. J’aimerais mieux être un Arabe du ve siècle qu’un Français du xix- siècle.

103.

Ce n’est jamais cette illusion, qui renaît et se détruit à chaque seconde, que l’on va chercher au théâtre, mais l’occasion de prouver à son voisin, ou du moins à soi-même, si l’on a la contrariété de n’avoir point de voisin, que l’on a bien lu son la Harpe et que l’on est homme. de goût. C’est un plaisir de vieux pédant que se donne la jeunesse.

104.

Une femme appartient de droit à l’homme qui l’aime et qu’elle aime plus que la vie.

105.

La cristallisation ne peut pas être excitée par des hommes-copies, et les rivaux les plus dangereux sont les plus différents.