sir si charmant, c’est ton rival qui en jouira[1].
Et les objets qui vous frappent, sans produire ce premier effet, au lieu de vous montrer comme autrefois un nouveau moyen de vous faire aimer, vous font voir un nouvel avantage du rival.
Vous rencontrez une jolie femme galopant dans le parc[2], et le rival est fameux par ses beaux chevaux qui lui font faire dix mille en cinquante minutes.
Dans cet état la fureur naît facilement ; l’on ne se rappelle plus qu’en amour, posséder n’est rien, c’est jouir qui fait tout ; l’on s’exagère le bonheur du rival, l’on s’exagère l’insolence que lui donne ce bonheur, et l’on arrive au comble des tourments, c’est-à-dire à l’extrême malheur empoisonné encore d’un reste d’espérance.
Le seul remède est peut-être d’observer de très près le bonheur du rival. Souvent vous le verrez s’endormir paisiblement dans le salon où se trouve cette femme qui, à chaque chapeau qui ressemble au sien et que vous voyez de loin dans la rue, arrête le battement de votre cœur.
Voulez-vous le réveiller, il suffit de montrer votre jalousie. Vous aurez peut-être