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prés[ident] Hénault, c'est un excellent cane­vas que je viens de relire avec beaucoup de plaisir. Tu feras bien aussi de lire les abrégés de l'abbé Lenglet-Dufresnoy. De­mande au grand-papa de te faire lire Esther, Athalie, Mérope, le Misanthrope, l'Avare, le Malade imaginaire. Ces ou­vrages immortels te feront connaître et aimer la littérature. Je t'annonce à l'a­vance qu'ils te feront mille fois plus de plaisir que tous les romans que tu as lus jusqu'à ce jour. Tu pourrais lire aussi les deux poèmes de l'immortel Homère ; juge de l'empire du Beau : il y a plus de 4.000 ans qu'il est mort et on parle tou­jours de lui. Que fait Caroline ? Donne-moi des détails sur elle. Gaëtan prend-il de l'esprit ? Je n'en crois rien. Parle-moi beaucoup d'Oronce, je crois qu'il sera bien un jour. Dis bien des choses de ma part à la bonne Tatan1 et à la tatan Char-vet2, quand tu la verras. Ne m'oublie pas auprès de Marion et de Barbier. Antoine est-il toujours chez le G[rand]-P[ère] —
La terrasse est-elle arrangée ?3 Adieu,

î. la grand'tante Elisabeth Gagnon.

2. Marie-Dominique Beyle, sœur de Chérubin, qui avait épousé Benoit Charvet, de Rives, en 1769. Elle était veuve, sans enfants, depuis 1775 et mourut le 6 juillet 1809.

3. Probablement la terrasse de l'appartement du grand-père Gagnon, place Grenette et Grand'Rue, qui par delà le jardin de ville permettait de voir les montagnes. Voir la Vie d'Henri Brulard