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on la gâte en y touchant ; il est un bon­heur qui ôte l'usage de la pensée. Vis, ma Pauline, supporte les maux en acqué­rant de la vertu, tu te rends susceptible de ses joies divines. Je n'ai encore vu que Mante ici. Je compte beaucoup sur tes lettres, écris souvent à ton heureux frère Que le bonheur ne peut-il s'envoyer dans une lettre ! Je t'enverrais bien vo­lontiers une part du mien. La seule chose qui puisse le troubler est le sentiment de ton ennui. Si tu étais heureuse et que je fusse sûr de ma pension (mais tu sens combien cette seconde nécessité est loin de la première), mon bonheur me semble­rait aussi inaltérable que parfait. Je me trouve étrange dans le bonheur, je sons que je n'y suis pas encore accoutumé : je me fais, par exemple, des joies infi­nies des moindres détails. Je te le répète, aie soin de mon bonheur en m'écrivant souvent, deux fois par semaine, la pre­mière chose venue. Adieu. Tâche de me faire envoyer deux cents francs le 1er fruc­tidor. L'argent ne me paraît rien dans ce moment-ci, mais si j'en manquais, j'en sentirais le besoin.

Tâche vite de te marier, pour te donner par là droit à la protection de la société, et après laisse-moi faire fortune,, nous serons heureux. Si mon père pouvait mfi