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compte rester que trois semaines. Je re­viendrai en quittant M[arseille] pour aller à Anvers dans dix mois.

90. — G

A MÉLANIE GUILBERT *

1 Messidor. [Grenoble, Jeudi, 20 Juin 1805.]

Ma charmante amie.

Il semble que nous soyons deve­nus absolument étrangers l'un à l'outre, depuis que je suis exilé dans ce triste payp, et vous êtes devenue si fort étrangère aux sentiments d'un cœur dont vous faites tous les sentiments que vous craignez de m'ennuyer en me disant vos chagrins. Vous voulez être triste toute seule, vous ne me dites rien de tous ces petits détails qui me seraient si précieux et que vous m'aviez promis cependant, s'il vous en souvient. Ils fe­raient mon bonheur, je me figurerais ce que vous faites à chaque heure de la jour-

1. Cette lettre reproduit un brouillon, deux brouillons peut-être même, d'une réponse S, Mélauie Guilberfc. Mais nous ignorons au juste es q.ue Beyle en a retenu dans sa réponse définitive.