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notre état futur) le local où tu peux éta­blir avec le plus d'avantages la manufac­ture de bonheur.

A propos de bonheur, j'aurai celui de te voir quand mon père m'aura envoyéde l'argent pour payer mes dettes ; car l'abon­dance où il me tient commence à m'ef-frayer : je crains qu'il ne se dérange pour moi, et c'est à moi à mettre des bornes à ses bontés, puisqu'il n'en connaît point lui-même. Réellement ses bontés sont sans bornes.

Prépare-toi donc à travailler ferme pendant les cinquante ou soixante jours que j'aurai le bonheur de passer à tes pieds ; je m'en vengerai en te grondant sans cesse. En attendant ces débats, je t'envoie un feuilleton de ce journal, qui, contre son ordinaire est sensé, et qui t'aidera à perfectionner le talent, qui te fait faire des conquêtes à cent quarante lieues de distance.

Ecris-moi bien vite, je ne montrerai plus tes lettres. Às-tu vu Mante ? Il te prêtera peut-être Tracy. Que disent nos parents l Que je trouve, en arrivant, huit ou dix caractères de faits, ou je prends la grande colère du père Duchesne, bgrml patriotique. C'est dommage qu'on ne voie pas nos lettres : savez-vous ce qu'il ap­prend à sa sœur, et pourquoi il lui écrit