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plus amusant ; et surtout écris-moi une fois par semaine pour me faire plaisir ; je l'exige de ton amitié ; éeris-moi des faits sur l'objet de ta dernière lettre ; il n'y a dans le monde que les faits de certains.

Pour que mon prochain voyage ne te soit pas aussi inutile que le dernier, je veux t'apprendre au moins à déclamer ; car il faut savoir danser pour bien marcher. Tu attends un frère tendre, il t'arrivera un ennuyeux pédant, sermonnant toute la journée au lieu de t'amuser. C'est que tout le monde peut t'amuser et que je suis le seul au monde qui soit en situation de te parler franchement : amant et mari auront intérêt à te ménager. Nous ferons donc régulièrement un cours d'idéologie, un de littérature et le troisième de décla­mation. Que me donneras-tu pour tout cela? Apprends donc quatre ou cinq rôles parfai­tement par cœur en les lisant chaque soir ; j'exige cela, qui te sera utile toute ta vie.

Promets-moi cela dans ta première lettre : apprends de préférence ceux de Ciium, Oreste, Sévère, le Misanthrope, le Menteur, Hermione, Andromaque, Phèdre. Pour cela, copie-les. Prononce chaque jour vingt vers haut ; ne te décourage pas si tu t'ennuies, mais songe que c'est à son ennui que la grande Catherine (épouse de Pierre III, conjuration de