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il discret ? S'il va dire partout : « Mon cousin dit que l'intérêt guide les hommes etc., etc., » j'y renonce. Je me suis déjà assez nui en parlant d'Helvétius, surtout devant mon oncle, qui dit du mal de moi à tout le monde : tâche de donner un meil­leur cœur à son fils, et surtout préservc-ie de la jalousie.

Au reste, j'ai découvert bien des erreurs dans Helvétius, et cela en lisant dans mes souvenirs, Je me suis dit : 'i. Lorsque telle chose m'arriva hier, quel sentiment éprouvai-je ? » Je tâchais d'y voir clair. Cela vaut mieux que tous les livres, parce que c'est sur la nature : emploie cette méthode.

Ma fièvre ne revient plus qu'à neuf heures et demie du soir ; je me purgerai demain ; puis j'irai voir représenter Cinna, A propos de Cinna j'ai été témoin de faits qui prouvent que le vieux Corneille bien connu le cœur humain : j'ai vu deux personnes très passionnées faire leb plus grands sacrifices sans combats, tout na­turellement, comme Auguste : « Soyons amis, Ginna ; » au lieu que Voltaire et Racine n'intéressent que par des combats interminables. Une chose m'a frappé ; on disait, à propos d'un de ces traits qui est public et par lequel je défendais Cor­neille : " Mais, au moins, convenez que