Page:Stendhal - Correspondance, I.djvu/191

Cette page n’a pas encore été corrigée

lier ferme avec Mlle Duch[esnois] que nous nommerons à l'avenir Ariane. Fais-moi ça vite ; écris-en à Faure. Presto, presto, signori miei.

Je suis content comme un dieu, j'ai trouvé un excellent sujet de comédie, et tu 5' as contribué. Voici comment. Le 15 Prairial avant de me coucher à 11 h.Y2 je relus ta lettre du 5. Je me couche, je veux lire le philosophe] Vauvenargues, il m'ennuie, j'éteins ma chandelle. La chaleur m'empêche de dormir. Je pense à la drôle d'existence d'un homme qui fait des vers, d'un mélromane, surtout quand il veut les faire bons. Que de joie pour un bon vers accroché, que de peine quand il a passé sa journée sans pouvoir rien accrocher.

Je pense qu'il est presque impossible que cet homme-là ait une maîtresse qui l'aime assez ; je m'afflige, je pense aux gens moins sensibles, à Félixx, enfin à cette phrase de ta lettre :

... « et je pense comme toi que fâché de n'être pas très sensible, il se force pour le devenir. »

Gette phrase est un coup de lumière pour moi, j'y vois un caractère rendu très commun dans ce siècle par le sensible

!. Félix Faure.