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presque, si je n'avais peur de vous pa­raître ridicule, si vous sentez en lisant cette lettre la douce émotion qui me l'ins­pira ? Que nos cœurs aient eu le bonheur de s'entendre ou non, croyez que les sen­timents qui m'animent ne changeront jamais ; j'aurais encore bien des choses à dire, mais j'ai peur de me trahir ; si vous m'avez entendu vous me répondrez et en vous écrivant je pourrai tout dire.

Avouez, mon cher Edouard, que voilà des phrases absolument inintelligibles. Je reviens sur la terre et vous apprends que je serai à Grenoble dans huit jours, et probablement à Paris au commence­ment du printemps. N'aurons-nous donc jamais le plaisir de nous revoir ? Il y a tant de moyens. Mais en attendant écri­vons-nous souvent, cela ne dépend que de vous ; j'aurai assez d'adresses si j'en ai une. Au diable avec vos énigmes !

Adieu, mon ami, ne brûlez pas ma lettre et trois jours après l'avoir reçue elles seront devinées, ou il y faudra re­noncer. Adieu de tout cœur.

B.