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livres ; et je vous avoue qu'elles m'ont paru bien méprisables et qu'elles m'ont bien prouvé la vérité des principes sur F amour-propre.

Le bon sens montrait votre père et M. DFubouehage] au Sénat. Cinquante-sept électeurs, parmi lesquels j'ai le plai­sir de compter mon père et mon grand-père, ont fait tout au monde pour cela. Une intrigue curieuse par sa ridiculité a fait nommer, au lieu de votre père, un homme dont on ne sait rien, sinon qu'il est méprisable de toutes les manières et que trois ou quatre départements l'ont rejeté. Tout le monde a vu combien les prétendus honnêtes gens nobles étaient plus attachés à leur caste qu'à leurs prin­cipes. Tous les roturiers ont nommé M. D[ubouchage] et aucun noble n'a donné sa voix à M. Mounier. J'ai vu parmi tout cela les restes de la jalousie qu'ins­pire un talent qui s'élève à côté de nous, et combien votre père l'avait excitée. Je vous en dirai plus à la première vue.

Donnez-moi beaucoup de détails sur votre manière de vivre et sur vos desseins futurs. N'aimeriez-vous pas à voir votre père sénateur et à habiter Paris? Le gou­vernement doit le connaître maintenant ou il ne le connaîtra jamais.

Adieu, mon cher ami, je vous dirais